Les frais de fonctionnement de la structure suisse
Pour bien continuer cette série, nous vous proposons de plonger au coeur même de l’organisation de la structure suisse, pour en découvrir les rouages et les défis. Active depuis 10 ans, elle comprend trois employés à temps partiel, et a la chance de compter à son catalogue plus d’une vingtaine d’auteurices, très impliqués pour le bon développement de PVH éditions.
Une machine qu’il faut régulièrement graisser...
Pour garantir sa pérennité, la maison d’édition doit pouvoir assurer chaque mois le paiement des charges courantes, qui comprennent le loyer, les salaires, ainsi qu’une série de frais ponctuels dus aux aléas du métier: meubles, électronique, matériel en tout genre...
Pour couvrir chaque mois l’ensemble de ces besoins, les charges s’élèvent à 7’000 CHF environ, selon la répartition suivante:
...à coup d’inventivité et d’huile de coude!
Une partie des frais salariaux est prise en compte au moment d’établir le budget destiné à la publication d’un livre. Elle concerne tout le travail éditorial, administratif et promotionnel directement lié à l’ouvrage, et équivaut approximativement à la moitié de la charge de travail.
Mais une autre partie, moins visible, doit être couverte par d’autres biais. Elle comprend, par exemple, les heures passées sur les salons littéraires et autres événements, les séances hebdomadaires, la recherche de financements, la comptabilité, la logistique ainsi que diverses tâches administratives qui garantissent le bon fonctionnement de la maison d’édition et le maintien du lien avec son public et ses partenaires.
Ces tâches sont chronophages et limitent la quantité de livres que nous sommes capables de publier annuellement. Pour combler l’écart, nous devons mettre en place différentes stratégies et compter sur d’autres sources de revenus:
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les ventes passives sur nos titres plus anciens: Heureusement, notre catalogue s’étoffe, et nos publications continuent à se vendre plusieurs années après leur sortie, ce qui permet de compter sur une rentrée d’argent périodique. Cela concerne la vente en librairies suisses, françaises et belges, les commandes passées sur notre site internet ainsi que la vente de livres numériques.
→ Environ 2'000 CHF par mois -
les subventions structurelles: Recevoir des subventions régulières indépendamment de nos parutions peut faire une différence considérable, soulageant une part de ces frais invisibilisés. Nous aurons la chance de bénéficier, pour la période 2026-2028, du soutien à l’édition de la Confédération, qui représente près d’un huitième de notre budget annuel.
→ Environ 800 CHF par mois -
la vente directe en festivals et salons: nous avons établi à cette fin un partenariat avec la structure française, qui permet un partage des revenus en fonction des livres vendus et de la présence sur place.
→ Environ 1'000 CHF par mois -
les événements en ligne tels que celui-ci, qui prennent généralement la forme de financements participatifs et nous permettent de valoriser notre stock. C’est également pour nous un moyen de lutter contre une forme de fast-fashion dans le domaine littéraire, en mettant en évidence la qualité de nos ouvrages déjà parus, la culture ne passant heureusement pas si facilement de date.
Dans cette optique, nous vous invitons à découvrir nos offres de Noël, qui portent toutes sur d’anciennes sorties d’auteurices dont nous avons récemment publié de nouveaux livres (Le bastion des dégradés, Rush, Bikepunk).
→ Environ 250 CHF par mois
Opération de Noël
Jusqu'au 15 novembre, profitez de notre action de Noël, et retrouvez plusieurs de nos titres à -50%
À titre de comparaison, découvrons ci-dessous combien les bénéfices obtenus grâce à notre action de Noël représentent par rapport à un mois de fonctionnement de la structure Suisse.
Un mois de fonctionnement de la structure suisse
Terminé !Pour résumer tout ça, les 7’000 CHF de charges mensuelles sont récoltés selon le modèle suivant:
Il s’agit bien entendu d’une moyenne, basée sur des estimations. C’est un équilibre difficile à maintenir. Un mois de vente moins fructueux, un grand salon qui tombe à l’eau, et il nous faut trouver un autre moyen de faire tourner la machine.
Ça a le mérite de développer l’imagination. :)
Laurène Borel, éditrice pour la structure suisse
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